CONSEIL ET VENTE PHYTOS Une séparation capitalistique, avec les CEPP
L'annonce du gouvernement soulève plus de questions qu'elle n'en règle.
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Le 20 décembre, entre deux annonces sur la journée de restitution des EGalim, le ministère de l'Agriculture a abordé la séparation du conseil et de la vente pour les phytos. Elle sera « capitalistique ». Donc, a priori, deux entreprises. Quid alors des tout jeunes CEPP ? « Ils ont été plébiscités, il faut les conserver », explique-t-on au ministère. Il faudra donc trouver une façon d'articuler les deux. Les modalités semblent loin d'être déterminées.
Quant au calendrier, les conditions et le délai de mise en oeuvre doivent être précisés au plus tard à la fin du 1er trimestre 2018. Le gouvernement a pris ses dispositions pour agir par ordonnance.
Une loi pour début 2018
En outre, Ecophyto sera adapté, dans sa gouvernance, son pilotage opérationnel et son financement « pour accélérer la mise en oeuvre des solutions ». Ce nouveau plan de sortie des phytos devrait faire l'objet d'une concertation avec les parties prenantes en janvier. Il comprendrait une exclusion des produits les plus dangereux sur la base d'un rapport de trois corps d'inspection (a priori déjà finalisé). Pour les autres, tel le glyphosate, il s'agit de renforcer les actions de recherche pour les substituer. « Nous modifierons la RPD pour tenir compte de la dangerosité des produits et financer l'accompagnement », a ajouté Edouard Philippe, en clôture des EGalim.
Garder le conseil
De son côté, la coopération marque la ligne rouge : pas de séparation capitalistique intégrale. « En a-t-on mesuré toutes les conséquences ? », a réagi Michel Prugue au congrès de Coop de France, le 20 décembre, en faisant savoir que « nous ne nous séparerons jamais du conseil car il est constitutif de notre raison d'être ». A la FNA, Damien Mathon, délégué général, s'interroge : « Quel conseil veut-on séparer ? Et comment l'articuler avec les CEPP ? » « C'est un vrai casse-tête, personne ne sait comment on va le construire », alerte Thierry Blandinières, chez InVivo.Pas de doute, les discussions vont être vives.
M. C.
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